Charges en hausse : énergie et eau en cause

Entre 2022 et 2023, les charges de copropriété ont connu une hausse moyenne de 10,71 %, selon une étude de la FNAIM du Grand Paris.

Cette évolution s’explique en grande partie par la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, dans un contexte de crise énergétique déclenchée notamment par la guerre en Ukraine. Le montant moyen des charges s’élève désormais à 43,34 € par m² assuré.

Ce qui pèse le plus sur la facture

Parmi les postes les plus impactés :

  • L’eau froide enregistre une hausse de +12,8 %,

  • Le chauffage collectif grimpe de +11,7 %,

  • L’entretien et la maintenance progressent de +10,8 %,

  • Les primes d’assurance (+10,1 %),

  • L’électricité (+8,8 %),

  • Les impôts et taxes (+8,2 %),

  • Et les frais de personnel (+7,83 € par lot).

Seule exception notable : la rémunération des syndics, dont l’augmentation reste contenue à +3,74 %.

Top 3 des charges en volume (par lot) :

  1. Frais de personnel : 636,40 €

  2. Chauffage collectif : 517,14 €

  3. Eau froide : 297,79 €

L’eau en ligne de mire

Cette augmentation du poste « eau froide » n’est pas un cas isolé. Elle reflète une tendance nationale à la hausse du prix de l’eau. À Paris, par exemple, le tarif n’a progressé que de 2,2 % depuis le 1er janvier 2025, mais cette hausse reste modeste comparée à d’autres territoires.

Pourquoi de telles augmentations ?
D’une part, les traitements de l’eau nécessitent des technologies de plus en plus performantes et coûteuses, comme la nanofiltration ou l’osmose inverse, pour garantir une qualité irréprochable.
D’autre part, les effets du changement climatique — notamment la sécheresse — contraignent les gestionnaires à investir massivement dans de nouveaux forages et dans des interconnexions de réseaux.

S’ajoute à cela la lutte contre les fuites, un enjeu national : on estime que 1 000 millions de m³ d’eau sont perdus chaque année, soit l’équivalent de la consommation de 18 millions de personnes. Le Plan Eau vise ainsi 10 % d’économies d’ici 2030.

Enfin, un principe fondateur de la gestion de l’eau en France complexifie encore la donne : “l’eau paie l’eau”. Cela signifie que les investissements doivent être financés exclusivement par les factures des usagers. Or, face à une consommation plus responsable et à la baisse, les ressources pour entretenir les infrastructures diminuent, ce qui contribue à renchérir le coût de l’eau pour les copropriétaires comme pour les collectivités.