5 idées reçues sur la rénovation énergétique

La rénovation énergétique est porteuse de nombreuses idées. Certaines que l’on croyait bonnes s’avèrent en fait pas aussi justes qu’on ne le pensait. Passage au crible de 5 idées reçues qu’il ne faut pas prendre pour argent comptant.

Il y a perte de chaleur… et perte de chaleur. Celle constatée au sujet d’une fenêtre peut avoir pour origine la perte de chaleur à travers les matériaux utilisés ou les fuites d’air générées par un mauvais calfeutrement. Selon l’Ademe, les pertes de chaleur à travers les toits ou les murs sont souvent plus importantes qu’à travers les fenêtres, surtout pour les bâtiments anciens. Et concernant celles générées par les fenêtres, de nombreux critères entrent en ligne de compte : mitoyenneté, simple ou double vitrage, matériau d’encadrement. Pour gagner vraiment en efficacité énergétique, il n’est donc pas nécessaire de commencer par changer les fenêtres.

Pas vraiment. Mieux isoler un logement est souvent plus efficace que changer son système de chauffage. Les déperditions d’énergie, et donc la consommation, seront moindres, car le logement gardera mieux sa chaleur. À l’inverse, installer un chauffage flambant neuf dans un environnement mal isolé est contre-productif. Lorsque l’installation fonctionne en surrégime, son efficacité est moindre, elle s’use plus vite et la consommation d’énergie s’accroit.

Là encore, c’est plutôt une idée reçue. Et pour plusieurs raisons. La première est que réaliser les travaux de rénovation en plusieurs fois a tendance à en renchérir le coût global. De plus, des problématiques peuvent survenir lors d’une étape qui n’avait pas été envisagée, comme la création de ponts thermiques entre la rénovation des murs puis celle d’un toit. La performance de réduction de consommation visée sera alors moindre. La seconde raison est qu’une rénovation globale donne droit à des aides supplémentaires, notamment MaPrimeRénov’ Rénovation globale.

Pas vraiment. En France, on compte 36,6 millions de logements dont 20% sont très énergivores. 5,2 millions sont des résidences principales classées F ou G*. Et un tiers des logements dont la surface est inférieure à 30 m2 intègrent cette catégorie, contre seulement 1 sur 8 pour les surfaces supérieures. Les petits logements comportent davantage de parois déperditives par rapport à leur surface globale, ce qui entraîne une hausse des consommations énergétiques. Par ailleurs, ils sont plus densément habités avec là encore une consommation énergétique à la hausse au m2.

Plusieurs études, notamment réalisées par l’Ademe, ont montré le contraire. Les bâtiments anciens présentent de nombreuses qualités. Ils sont souvent construits avec des matériaux offrant une grande inertie conduisant à un confort estival et à une protection thermique hivernale satisfaisants. Leur construction tient souvent compte des conditions climatiques comme l’ensoleillement, l’humidité, la puissance et la direction des vents, ce qui réduit la consommation énergétique. La présence de caves, de greniers, de vérandas joue le rôle de tampon thermique avec l’extérieur.

*Source : Observatoire national de la rénovation énergétique