Marché de l’immobilier – Un environnement financier sous contraintes

Le retour de l’inflation et le contexte géopolitique tendu lié à la guerre en Ukraine n’en finissent pas de se répercuter sur le marché immobilier.

Les taux d’intérêt en hausse

La première conséquence en est une hausse continue des taux d’intérêts qui ne cesse de renchérir le coût du crédit immobilier. Ils s’établissent désormais en moyenne à 2,4%, hors coût de l’assurance. Après une pause estivale, ils devraient repartir à la hausse d’ici fin 2022. Les banques se refinancent à des coûts encore plus élevés, en fonction des obligations d’Etat, elles aussi à la hausse. De fait, certaines d’entre elles ont décidé de fermer le robinet du crédit immobilier délivré aux particuliers pour les derniers mois de l’année.

Un taux d’usure parfois dépassé

Une des autres conséquences de cette hausse des taux est que, dans certaines situations, le coût global du crédit a dépassé le taux d’usure fixé par la Banque de France, engendrant le rejet des dossiers, près de 1 sur 2 chez certains courtiers. Pour rappel, depuis le 1er octobre, celui-ci s’établit à 3,05%, contre 2,57% précédemment, pour les crédits de 20 ans ou plus, et à 3,03% pour ceux inférieurs à 20 ans. Le taux d’usure correspond à la moyenne des taux de crédit pratiqués auquel est ajouté un tiers de cette moyenne. Visant à protéger les emprunteurs de tarifs excessifs, il devrait être recalculé en début d’année prochaine ou faire l’objet d’une dérogation provisoire, au vu des circonstances économiques, comme la loi le permet.

Le retour du taux variable

Afin d’éviter le rejet de leur dossier, des emprunteurs optent pour la réduction de la durée du crédit, quitte à payer des mensualités plus élevées, ou s’orientent vers les taux variables qui offrent un taux initial plus bas. La réduction du coût de l’assurance reste également une priorité. Face à cette situation, de nombreuses banques n’hésitent pas à proposer des solutions mixtes conjuguant taux fixe et taux variable.

Les primo-accédants les plus touchés

Les plus touchés par cette évolution défavorable du crédit immobilier dans son ensemble sont sans conteste les primo-accédants. Ils ne disposent pas toujours des moyens de se constituer un apport toujours plus important exigé par des organismes financiers qui ne souhaitent prendre aucun risque en ces temps incertains. Ils peinent également pour ne pas dépasser le taux d’endettement de 35% fixé par le Haut Conseil de stabilité financier (HCSF), seuil de refus de prêt. Pour cette catégorie d’aspirants-propriétaires, les tout prochains mois n’invitent pas à l’optimisme.